Evolution du bac à objets tactiles.

Patrick a pris connaissance des objets dans le bac. Je le lui avais fait découvrir auparavant à plusieurs reprises dans une petite boîte. J’ai ajouté les cubes qu’il avait déjà manipulé il y a longtemps.

Il fait comme pour les balles mais les touche très rapidement. J’insiste pour lui montrer qu’il peut en faire les contours ou en tâter les surfaces. Sa façon de prendre les objets n’est pas méticuleuse. Il faut dire que certains sont petits donc pas facile à lire avec les doigts.

Je lui nomme ces objets, ça c’est un cube comme le dé, ça c’est un rond, un cercle, une étoile...

J’ai adjoint un plateau pour que l’on puisse mettre ensemble les objets qui se ressemblent.

Plus tard, j’ai ajouté une grosse étoile et de petits anneaux.

Utilisation du gant-main

Pour essayer d’affiner sa perception tactile, je lui ai fabriqué une main-gant. Lorsque je lui montre, il l’embrasse et me la redonne. J’avais en tête de le faire agir sur quelque chose de précis, ici une main en lien avec l’histoire La Petite Bête Qui Monte des Ed. Benjamin Médias. Il a du mal à accepter toute intrusion sur lui, le bracelet de l’enfant que sa mère découvre en est un exemple. J’ai offert à Patrick un bracelet touareg. Mais, il ne supporte pas de l’avoir à son poignet et l’enlève. Avec cette petite bête qui monte, il veut bien l’avoir le temps de l’histoire parce qu’il s’assimile à l’enfant.

Je suis partie de cette idée de bracelet et j’ai cherché de petits anneaux comme des bagues. Le jeu est qu’il les enfile sur chaque doigt et qu’il les enlève. Il a un peu de mal car le gant est mou et il s’énerve, ça ne va pas assez vite. Je lui proposerai plus tard de me les mettre à chacun de mes doigts. J’ai trouvé un rond en carton support d’un gros rouleau de scotch. Je l’ai fait devenir bracelet et je lui ai demandé de me le mettre ce qui l’oblige à me toucher. Pour le moment, il n’y arrive pas. Il arrête aux doigts parce que ça coince et abandonne.

En revanche, j’ai constaté qu’il me frôle et caresse le visage de plus en plus.

La Petite Bête Qui Monte

Patrick anticipe l’histoire en préparant les étapes de la petite bête. Il touche les objets au moment où la maman les nomme. La peluche et le bracelet coïncident aux paroles, la revue se superpose à un morceau de pain ! En même temps, la maman cite les différents endroits du corps. Maintenant, il aime l’écouter même si à la fin, les caresses sur l’épaule, les guili guili sur le cou et le baiser sur la joue ne sont pas si simples que ça pour lui.

Madame Caffier a été la technicienne de Loos au Centre de Ressources Handicap Rare qui s’était déplacée pour évaluer Patrick et mettre en place un protocole pour l’aider à mieux communiquer.

Dans mes différentes recherches, j’ai relevé un article sur la Stimulation Somatosensorielle Répétée. Il y est dit que l’acuité tactile relève d’une importance fondamentale pour la vie quotidienne. Des recherches récentes ont démontrées que la Stimulation Somatosensorielle Répétée (SSR) sur la pulpe des doigts est capable d’améliorer la sensibilité tactile au niveau de la région stimulée, en démontrant que, en plus de l’exercice, une stimulation passive peut aussi induire une plasticité corticale. Les résultats pourraient ouvrir de nouvelles possibilités pour la réhabilitation des déficits sensori-moteurs chez les patients.

Je me dis que je ne suis pas certaine qu’il y ait un défaut de sensibilisation au niveau tactile pour Patrick, quoique, mais qu’il peut s’agir tout simplement d’un non-développement de la fonctionnalité de ses doigts parce qu'il n'a pas appris à s'en servir réellement.

Les nouvelles approches avec Patrick.

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