LES MAINS

LES MAINS

Patrick n’est pas habitué à se laver les mains seul. Il arrive à présent à faire mousser le savon et à le passer à l’intérieur de ses mains et à l’extérieur de chacune d’elle. Sous contrôle car il lui arrive de ne pas passer le savon à l’extérieur ou que sur une seule main. Ça c’était au début, à présent, il le fait sans problème.

Pour l’essuyage des mains, il a toujours le réflexe de s’essuyer la bouche comme si il prenait sa serviette de table mais reprend son geste tout seul. Il essuie toujours sa main droite avec sa main gauche. Il déplie même ses doigts comme je le lui ai appris. Mais, il oublie d’essuyer sa main gauche ou de façon fugace, il faut insister.

De même, il arrive à passer le gant sur sa barbe et sa bouche après le repas. Il commence toujours par la gauche. Je l’incite à passer aussi à droite et à ne pas oublier sa moustache. Je lui demande maintenant quelle main il veut prendre pour mettre le gant. Ça dépend de son humeur. Parfois, il réussit aussi bien à droite qu’à gauche. Et quand il s’applique, il passe partout même sur sa moustache !

Après s’être lavé et rincé sa barbe avec mon aide, je lui donne la boîte où se trouve l’huile à barbe. Il arrive bien à l’ouvrir et à sortir le flacon. Pour le bouchon, il cherche à dévisser mais il faut simplement tirer.

Quand il est plusieurs jours chez nous, au moment de la toilette, je l’emmène dans la salle de bain. Je lui demande d’enlever ses chaussons, sa couche-culotte de nuit et son pyjama. Il est debout, il s’appuie d’une main sur la vasque et se déshabille. Il change de main pour faire l’autre côté. Il ne se débrouille pas trop mal même en ayant toujours peur de tomber. Ça lui fait faire un exercice. Cela l’oblige à se mouvoir dans l’espace au lieu de rester assis sur son lit pour se défaire.

Au moment de sa toilette, je lui passe son déodorant pour qu’il l’applique sous ses aisselles. J’ai constaté qu’il le fait bien sous son aisselle gauche avec sa main droite mais n’y arrive pas avec sa main gauche pour son aisselle droite. Il met toujours à côté.

De même pour se peigner, il le fait devant. Si on insiste, ça lui arrive qu’il le passe sur le côté droit. Il ignore le côté gauche. Et il peut même aller jusqu’en arrière.

 L’hiver, pour enfiler des gants, nous l’aidons. Mais le plus souvent, ses doigts sont tout contractés et ce n’est pas facile. Et des fois, il n’y a pas de problème, ça se fait tout seul !

Je lui demande également de s’essuyer les deux mains ensemble. Ce n’est pas évident pour lui. Il ne sait pas se servir des deux mains à la fois, aussi bien pour s’essuyer les mains que pour essuyer son visage. En même temps, il peut en être capable car il y arrive certaines fois à notre grande surprise : par exemple pour faire la griffe du chat à PY lorsqu’il le rase !

Lors du brossage de dent, il rince sa bouche en ne se penchant pas toujours comme il faut au-dessus du lavabo et en met partout. Alors, je lui demande de nettoyer avec l’éponge. Je l’aide à éponger et je la lui fait essorer. Je lui explique qu’il doit serrer l’éponge comme s’il serrait le poing pour enlever l’eau. Il réussit à le faire avec mon aide.

J’essaie de lui faire manipuler le plus possible avec ses mains. Je lui ai déjà demandé de m’aider à la vaisselle pour essuyer un peu. Je lui ai montré comment il fallait faire. Ce n’est pas facile pour lui car il n’a pas vraiment l’habitude et je ne le fais pas participer souvent. De plus, il a du mal à se tenir debout et a peur de perdre l’équilibre. Il veut s’accrocher avec une main, pour essuyer ce n’est pas idéal. Je le fais donc asseoir. Nous revenons toujours à la problématique : tenir l’objet avec les deux mains. Une qui tient, l’autre qui essuie. Faire le tour d’un saladier c’est aussi complexe. Mais c’est un bon exercice !

Quand il a mal au ventre et que je le lui masse comme la praticienne de shiatsu, je lui ai déjà proposé d’essayer de faire pareil. Il l’a fait un peu une fois avec sa main droite.

Je l’invite aussi à participer à l’élaboration d’un gâteau. Lors d’un séjour SurdiCécité, la directrice l’avait pris pour en faire un. Elle avait trouvé qu’il avait beaucoup de dextérité à manipuler. Mais il faut le solliciter car il n’a jamais trop envie de sortir de son petit monde !

Patrick lorsqu’il a du nutella sur les doigts n’arrive pas à se les lécher comme si il ne les sentait pas. Je fais quelques fois des exercices pour délier ses doigts. Je mets ses mains face à face et je croise chaque doigt en les nommant, chacun dit bonjour à son vis à vis et s’embrasse. Il a l’air d’aimer le principe.

La droite et la gauche.

J’essaie de le lui apprendre mais ce n’est pas gagné ! Pour se faire, j’ai appliqué un motif chat sur son chausson droit à la maison et je l’ai fait aussi pour le centre. Le plus souvent, il met ses chaussons comme ça vient. Quand il se trompe, je lui demande de tâter ses chaussons avant de les mettre. Il ne le fera pas de lui même. C’est moi qui l’aide à le faire . Si personne ne le lui dit, il restera avec ses chaussons à l’envers. Il semble avoir peu de sensibilité aux pieds. Pourtant, il aime quand je les lui masse ou quand Valérie la praticienne de shiatsu le lui fait. Il me demande même que je le fasse en mettant son pied sur mes genoux quand je suis assise avec lui sur son lit !

Son Sac à Musique

J’avais noté en février 2019 : je lui ai donné son sac à musique. Nous avons sorti chaque instrument, il les essayait à ma demande. Il s’est bien débrouillé. Il y a deux maracas, il les a pris dans chaque mains mais il ne secouait que la droite. Il a toujours du mal avec la gauche, pourtant il arrive à manipuler les clochettes Montessori des deux mains  ! Je lui avais acheté ces cloches depuis quelques temps à Nature et Découvertes. J’avais un peu essayé avec lui mais PY a eu une idée assez géniale, il faut le dire. Il lui a proposé de lui faire jouer le refrain de Yellow Submarine, comme il aime les Beatles, ça marche. Il n’a pas eu l’occasion de le refaire mais Patrick avait bien participé et une cloche dans chaque main en les faisant bien tintinnabuler au rythme de la musique ! Si il y a un support c’est beaucoup plus intéressant pour lui. Lui faire manipuler les instruments comme ça présente peu d’intérêt pour lui, il faut qu’il y est un sens, un plaisir.